Dépense énergétique, quels sont les principaux postes ?

Répartition des consommations énergétiques d’un logement

               Qu’est-ce qui consomme le plus d’énergie dans mon logement ? Mon logement dépense-t-il plus que la moyenne ? Quel est l’impact énergétique du bâtiment par rapport aux autres secteurs ? Autant de questions auxquelles nous allons répondre dans cet article !

               Répartition des consommations énergétiques dans un logement

Sans surprise, la principale consommation dans un logement est celle du chauffage ! Elle représente environ 66% de la dépense énergétique d’un ménage. Fort heureusement, la rénovation des logements et en particulier leur isolation permet de réduire cette consommation ! Elle est suivie par l’électricité spécifique (17%), qui comprend les dépenses liées à l’électroménager et au multimédia. Ce poste est en constante hausse depuis plusieurs années. En effet, un foyer français possède environ 100 appareils électriques et électroniques ! Viennent ensuite les dépenses liées à l’eau chaude sanitaire (douche, vaisselle…) à hauteur de  11% et celles liées à la cuisson (5%).

Ces dépenses s’élève en moyenne à 52% du budget énergie d’un ménage. Elles représentent donc souvent un plus gros poste de dépense que les transports.

               Qu’est-ce qui influe sur les déperditions ?

Classes énergétiques des logements en France
Répartition des diagnostics immobiliers sur les résidences principales, Source : Ademe

Bien entendu, les performances énergétiques d’un logement dépendent beaucoup de son niveau d’isolation. La date de construction joue ici un rôle important ! Elle permet en effet de déterminer les normes applicables lors de la construction, en particulier les réglementations thermiques.

Avant 1974, il n’y avait pas de règlementation thermique. L’énergie était bon marché, les maisons n’étaient donc pas isolées. En l’absence de travaux d’isolation, ces logements sont aujourd’hui classés G.

A partir des premiers chocs pétroliers, une série de réglementations thermiques voit le jour afin de réduire la consommation énergétique des bâtiments. De 1982 à 2005, les réglementations se succèdent, toujours plus contraignantes et poussant à plus de performance. Les logements construits à cette période sont souvent classés entre F et C.

A partir de 2012, une nouvelle réglementation apparait. Elle met en avant une approche globale, une isolation continue et performante, le traitement des ponts thermiques, une attention à l’étanchéité à l’air… Et fixe des objectifs de consommation maximale à 50kWh/m².an. Les logements neufs sont maintenant classés A et B. Cette règlementation fixe également les premiers objectifs en rénovation. Cette réglementation met en lumière l’importance d’une bonne conception pour obtenir des performances satisfaisantes. Pour plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à lire notre article sur le bioclimatisme !

Aujourd’hui, la RE2020 tend vers les bâtiments à énergie positive (BEPOS) qui seront également classés A. Ces bâtiments doivent générer plus d’énergie qu’ils n’en consomment.

Petit exemple : maison ancienne / maison rénovée

Comparaison de dépense énergétique entre existant et rénovation
Comparaison des déperditions énergétiques entre existant et rénovation

Dans cet exemple, les principales déperditions de la maison ancienne (existante) proviennent des murs et des menuiseries (bien souvent en simple vitrage). Viennent ensuite la toiture et les ponts thermiques. Ces déperditions sont conséquentes, elles varient de 11 à 82 W/K, pour une déperdition globale de 229 W/K (logement classé F). Au-delà des consommations d’énergie qui seront plus élevées, les habitants de cette maison peuvent ressentir des inconforts (sensation de froid, courants d’air, humidité…).

La même maison rénovée quant à elle, présente une dépense d’énergie plus homogène et surtout bien moindre. Elles varient entre 8 et 20 W/K, pour une déperdition globale de 84 W/K (logement classé C). Une fois rénovée, la maison perd donc moins d’énergie que ses seuls murs avant rénovation ! Le gain est conséquent, les déperditions sont divisées par un coefficient 2,7 ! En plus de l’impact sur les consommations énergétiques, le confort des habitants se trouve grandement amélioré.

Et les appartements dans tout ça ?

Les normes applicables sont les mêmes. La consommation énergétique d’un appartement va cependant varier selon son positionnement au sein de l’immeuble. En effet, un appartement situé au rez-de-chaussée, au-dessus d’un porche, d’un parking ou bien sous les combles sera plus déperditif. A l’inverse, un logement entouré de multiples voisins sera moins déperditif : il sera chauffé par ses voisins. Entouré d’une « bulle » de chaleur, il dépense moins d’énergie.

Comparaison de dépense énergétique selon la localisation des appartements et entre deux immeubles
Comparaison des consommations énergétiques entre appartements et entre immeubles

              L’habitat, plus grand consommateur d’énergie ?

Pourquoi accorder tant d’importance au logement ? En effet, la maîtrise de l’énergie passe aussi par d’autres secteurs : transports, agriculture, industrie… Le résidentiel est le 2ème secteur le plus consommateur, il représente 39% de l’énergie consommée en France ! C’est certes moins que les transports (45% de l’énergie consommée), mais c’est malgré tout énorme et surtout il est possible de diminuer facilement ces consommations ! La rénovation et/ou les éco-gestes sont à la portée de chacun pour faire un pas dans la réduction de ses dépenses énergétiques.

Bien sûr, les économies d’énergie à l’échelle nationale passent aussi par une diminution de la consommation des autres secteurs. Cette diminution vient d’améliorations techniques (plus de performance), d’une meilleur gestion (moins de pertes), mais aussi de changements de comportement. Ainsi, utiliser des objets ou des vêtements de seconde main, consommer local, réduire ses déplacements en voiture, privilégier les transports en commun… sont autant de gestes du quotidien qui permettent de réduire son impact énergétique.

Dépense d’énergie par secteur en France
Consommation d’énergie par secteur en France : transport et habitat les deux secteurs les plus gourmands

              Prise de conscience

Pourquoi est-ce important d’en prendre conscience ? Nous voyons assez facilement l’impact sur notre portefeuille, surtout avec la hausse constante des prix de l’énergie… mais il y a aussi un impact sur les ressources naturelles et le réchauffement climatique ! Que se passerait-il si nous devions nous passer d’énergie ? Pour les plus courageux, faites le test sur une journée !

Vous pouvez aussi calculer votre nombre d’esclaves énergétiques en considérant qu’un être humain fournit un travail équivalent à 0,05kWh (travail des bras) ou 0,5kWh (travail des jambes) par jour. Vous comprendrez ainsi combien de personnes (appelées « esclaves énergétiques ») vous devriez embaucher pour remplacer les machines que vous utilisez, directement ou indirectement, chaque jour. Cette simple conversion de l’énergie-machine vers l’énergie-humaine peut permettre de mieux appréhender les ordres de grandeur de l’énergie.

Pour vous donner un ordre d’idée, on estime qu’un français aurait besoin de 400 esclaves énergétiques par an : 22 pour les transports, 23 pour l’agriculture, 145 pour l’industrie, 237 pour le résidentiel et le tertiaire ! La part liée au bâtiment, lieu de vie et lieu de travail, est énorme et réussir à la réduire serait un grand pas !

              Isoler pour moins chauffer !

Le chauffage est donc le plus gros poste de consommation énergétique d’un logement. Selon l’année de construction de votre logement, son emplacement et son voisinage, celui-ci peut être plus ou moins consommateur. Pour allier confort et petites factures, des travaux de rénovation énergétique peuvent être nécessaires, en particulier une amélioration de l’isolation. Si ces travaux sont menés à l’échelle nationale, le gain énergétique peut être extrêmement important alors n’hésitez pas et parlez-en autour de vous !

Faites le premier pas dès aujourd’hui : allez lire notre article sur les différents types d’isolants !

Et vous, quelle est votre empreinte énergétique ? Indiquez-la en commentaire et dites-nous si vous réussissez à vous améliorer !

Sources :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *