L’humidité dans une maison est un vrai fléau. Les matériaux pourrissent, des moisissures se développent, la qualité de l’air diminue et la sensation de froid est plus présente. Alors, comment s’en préserver ou s’en débarrasser ? Voici quelques conseils !
1. Prendre le temps du diagnostic
Vous ressentez de l’humidité dans votre maison, mais celle-ci peut avoir plusieurs origines. Il est important de bien cerner le problème afin d’apporter une solution adaptée :
- fuites en toitures
- fuites sur le réseau
- infiltrations d’eau
- manque de ventilation
- remontées capillaires
2. Réparer les fuites en toiture
- vérifier qu’il ne manque pas de tuiles ou d’ardoises en toiture
- vérifier que ces dernières ne sont pas poreuses. Des tuiles dont la sous-face est blanche sont souvent devenues poreuses.
- vérifier les jonctions de gouttières et de zinguerie
- déboucher les gouttières et chéneaux, vérifier que l’eau de pluie est correctement canalisée depuis le toit jusqu’à son stockage ou son évacuation
3. Empêcher les infiltrations d’eau
- reboucher les fissures extérieures. Attention, ces fissures peuvent être le signe d’un problème structurel ! En cas de doute, n’hésitez pas à faire passer un professionnel qui vous conseillera.
- rejointoyer les pierres. Si vous habitez une maison en pierres, il ne doit pas y avoir de jour entre les différentes pierres de votre mur. Celles-ci doivent être liées par des joints (à la chaux ou à la terre en général), permettant d’assurer l’imperméabilité du mur.
- refaire l’enduit extérieur si celui-ci n’est plus étanche. Dans le cas d’une maison en parpaings, si vous devinez le contour des parpaings à travers l’enduit les jours de pluie, il est grand temps de prévoir un ravalement de façade ! Vous pouvez d’ailleurs en profiter pour isoler votre maison par l’extérieur et diminuer ainsi vos factures d’énergie.
4. Assurer une bonne ventilation
- ouvrir les fenêtres pour ventiler au moins 10 minutes par jour, même en hiver !
- entretenir sa VMC ou son système de ventilation passive : nettoyer les bouches et les gaines régulièrement, ne pas obstruer les entrées d’air, contrôler les débits pour vérifier le bon fonctionnement du système
La qualité de l’air intérieur est importante et ne doit pas être négligée ! Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut créer des risques pour la santé : asthme, allergies… Par ailleurs, de nombreuses peintures, colles et objets du quotidien dégagent des polluants, il est donc important de renouveler l’air. Une bonne ventilation permettra également d’évacuer le surplus d’humidité lié à la présence des habitants et à leurs activités (cuisine, douche…).
5. Détecter et réparer les fuites sur votre réseau
- entretenir ses canalisations
- éviter les surpressions dans son réseau
- vérifier et entretenir les regards extérieurs
Pour repérer les fuites sur votre réseau, assurez-vous que personne n’utilise d’eau chez vous et placez-vous devant votre compteur d’eau. Si celui-ci défile, alors vous avez une fuite, plus ou moins importante selon la vitesse de défilement des chiffres !
6. Identifier et gérer les remontées capillaires
Ce point et les suivants concernent plus spécifiquement le bâti ancien, construit avant 1950. A cette époque, les maisons étaient construites sans rupture de capillarité entre les soubassements et les murs. L’humidité du sol a alors tendance à se propager dans les murs jusqu’à ce qu’elle trouve une échappatoire. Cela se traduit par des auréoles en partie basse du mur, souvent accompagnées d’une dégradation des joints. Ce phénomène, généralement visible jusqu’à 50cm au-dessus du sol, correspond aux remontées capillaires, aussi appelées « humidité ascensionnelle ».
Pourquoi « les anciens » n’avaient-ils pas de problèmes ? Tant que le mur est entièrement perspirant, il n’y a aucun souci. Le mur peut sécher par l’intérieur et par l’extérieur, l’humidité s’évacue. Les problèmes apparaissent souvent lorsqu’on isole et qu’on rend le bâtiment plus étanche (changement de menuiseries, pose d’un enduit ciment…). L’humidité est alors prisonnière du mur et dégrade les matériaux sur son passage.
Il peut aussi y avoir un phénomène d’humidité hygroscopique. Légèrement différent, il se caractérise par l’apparition de taches blanches en hiver qui disparaissent au printemps.
Les remontées capillaires sont souvent difficiles à traiter, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un artisan pour trouver une solution adaptée !
7. Retirer les revêtements imperméables
Joints et enduits ciments sont à proscrire ! Contrairement à la chaux, le ciment n’est pas perspirant. Cela signifie qu’il ne laisse pas s’échapper la vapeur d’eau, l’humidité est alors prisonnière dans le mur et cherche une échappatoire. Lors d’une rénovation d’un bâti en pierres, privilégiez les joints et les enduits à la chaux.
De même, une dalle béton peut être à l’origine de problème d’humidité dans un bâti ancien. Ce n’est pas toujours le cas car l’humidité peut s’échapper par le mur si celui-ci est correctement réalisé. Toutefois, si vous êtes confronté à ce problème, vous pouvez réaliser une dalle perspirante (à la chaux ou un mélange chaux-pozzolane), au-dessus d’un hérisson ventilé.
8. Retirer les trottoirs en goudron sur le pourtour de la maison
La présence de trottoirs en goudrons ou ciment autour d’une maison empêche l’humidité de s’échapper vers l’extérieur. Retenue côté intérieur, l’humidité génère des pathologies. Il est important de retirer ces trottoirs, quitte à négocier avec la ville pour les remplacer par un drainage périphérique. Le mieux est de créer une légère pente qui éloigne l’eau du pied de mur et limite le rejaillissement de l’eau de pluie.
De la même manière, on évitera de planter trop proche du pied de mur pour ne pas y retenir l’eau. On privilégiera plutôt la pose de graviers afin d’accentuer le drainage ou bien d’espèces végétales absorbant beaucoup d’eau (des iris par exemple).
9. Créer un drainage périphérique
Ce drainage doit être légèrement écarté du pied de mur afin de ne pas fragiliser les fondations en entamant le bulbe de compression.
Il permettra de canaliser les écoulements d’eau et de les éloigner du bâtiment. La source d’humidité ainsi éloignée devrait permettre de diminuer fortement l’intensité des remontées capillaires et de sécher le mur.
10. Appliquer un revêtement approprié
Les murs en pierres apparentes font leur grand retour. Malgré leur qualité esthétique indéniable, les pierres ne sont pas toutes faites pour être laissées apparentes en extérieur. En effet, certaines pierres sont gélives, c’est-à-dire qu’elles se fendent ou se désagrègent sous l’effet du gel, en raison de l’eau qui s’y est infiltrée. Leur dégradation va créer un point d’infiltration d’eau dans le mur et générer des pathologies.
En cas de doute, demandez conseil à un professionnel. Un enduit à la chaux ou à pierres vues bien réalisé peut apporter autant de cachet et résoudre vos problèmes d’humidité ! Par ailleurs, si les pierres gélives ne doivent pas être soumises aux intempéries, rien n’empêche d’en profiter à l’intérieur ! Vous pourrez alors isoler votre maison par l’extérieur et profiter du charme des belles pierres à l’intérieur !
Certains matériaux permettent également de réguler l’hygrométrie dans un bâtiment. Ils ne sont pas une solution miracle contre les problèmes d’humidité mais peuvent néanmoins améliorer votre confort (à la marge). C’est notamment le cas de la terre, découvrez ses incroyables propriétés dans cet article !
Nous espérons que ces quelques conseils pourront vous permettre de régler vos problèmes d’humidité. Une fois n’est pas coutume, en cas de doute sur le diagnostic ou sur la solution appropriée, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel !
Sources :
- Bâti ancien : identifier, comprendre et régler les pathologies liées à l’humidité [Webinaire]. Webikeo, CSTB, Parexlanko, Paris, 28/09/2022
- Tiez Breiz. Guides et fiches techniques [en ligne] < https://www.tiez-breiz.bzh/restaurer-rehabiliter/guides-et-fiches-techniques>
- Ademe. Bien ventiler son logement [en ligne] Mai 2022. <https://librairie.ademe.fr/cadic/7180/guide-bien-ventiler-logement.pdf>
- Maisons paysannes de France, ATHEBA. Connaissance du bâti ancien [en ligne] Juin 2010. <https://maisons-paysannes.org/wp-content/uploads/2013/07/ATHEBA-comportement-hygrometrique.pdf>