Etre au chaud sans payer trop, c’est possible ! Si votre maison est bien isolée, il est temps de choisir un mode de chauffage performant et qui vous correspond. Vous pourrez ainsi vivre dans une maison confortable sans trop dépenser.
Rayonnement, Convection, Conduction ?
Afin de mieux comprendre comment fonctionnent les modes de chauffage, voici quelques précisions thermiques :
La chaleur se propage selon différents modes que l’on appelle :
- Rayonnement : transfert thermique ne nécessitant aucun milieu intermédiaire. La chaleur est un flux de nature électromagnétique qui transite ici par rayonnement infrarouge. Les rayons se propagent en ligne droite jusqu’à interception par un solide. Il s’agit d’un mode de chauffage très confortable.
- Convection : transfert de chaleur au moyen d’un fluide intermédiaire (eau, air…). Ce type de propagation de chaleur génère des mouvements de fluides qui peuvent être à l’origine d’inconforts.
- Conduction : transfert de la chaleur à travers un ou plusieurs corps solides en contact direct. Ce flux va toujours de l’élément le plus chaud vers le plus froid.
Et le confort ?
Souvent défini par la négative, le confort thermique résulte de plusieurs facteurs. « Pas trop chaud », « Pas trop humide », « Pas de courants d’air »… Bref, pas très précis et surtout différent pour chacun ! Néanmoins, il peut être établit que le bien-être provient de la combinaison de plusieurs facteurs. La température de parois, la température de l’air, la vitesse de l’air, l’humidité, mais aussi le métabolisme et l’habillement de l’individu sont des facteurs à prendre en compte.
La température
La température ressentie est une moyenne de la température ambiante et de la température des parois. Plus elles sont proches, plus nous sommes confortables :
- Plancher chauffant : faible température, bonne répartition donc confortable
- Convecteur : mouvement d’air, plus fais en bas et plus chaud en hauteur donc souvent inconfortable
- Chauffage par rayonnement : grande surface émettrice, bonne répartition donc confortable surtout si le chauffage est à basse température
La température de confort serait située entre 16 et 26°C. Cette valeur varie selon le métabolisme de chacun mais aussi selon la tenue vestimentaire et l’activité pratiquée. On conseille ainsi 16°C pour une chambre, 19°C pour un séjour et 21°C pour une salle d’eau.
L’effusivité
La température des parois dépend aussi beaucoup de l’effusivité des matériaux employés. L’effusivité correspond à la capacité d’un matériau à absorber la chaleur par contact. Plus l’effusivité est élevée, plus le matériau absorbe l’énergie rapidement.
Ainsi, une salle de bain en bois semblera plus chaleureuse qu’une salle de bain en faïence. Il s’agit d’une différence de ressenti sans lien direct avec la température réelle de la pièce mais le leurre est efficace malgré tout ! Les tissus permettent également d’accentuer la sensation de chaud, c’est pour cela qu’on conseille de mettre des rideaux et des tapis dans les pièces de vie. C’est aussi pour cela que vous vous lovez avec plaisir dans un plaid les soirs d’hiver !
L’hygrométrie
L’hygrométrie joue aussi un rôle important sur la sensation de confort et le besoin de chauffage. Un air entre 30 et 60% d’humidité est conseillé. Au-delà cela génère une sensation de froid et peut causer le développement de moisissures. En-deçà, cela provoque des sécheresses des muqueuses et génère également un inconfort.
Quel système de chauffage privilégier ?
Il existe des systèmes de chauffage centralisés : un générateur produit de la chaleur et irrigue les différentes pièces via des émetteurs (radiateurs, plancher chauffant…). On classera dans cette catégorie les chaudières, les pompes à chaleur, les systèmes solaires combinés et les réseaux de chauffage urbain. Si vous disposez déjà d’un système centralisé et que vous souhaitez le remplacer, nous vous conseillons de le remplacer par un autre système centralisé. Vous pourrez ainsi réutiliser une partie de l’installation existante.
Il existe également des systèmes de chauffage décentralisés tels que les radiateurs, planchers chauffants, poêles, inserts et foyers fermés. Ceux-ci sont répartis dans chacune des pièces où ils produisent et diffusent la chaleur. Si vous disposez d’un chauffage décentralisé, il est possible de changer pour un système centralisé mais cela implique de gros travaux et un budget conséquent. A moins d’envisager une rénovation lourde, nous vous conseillons de garder un système de chauffage décentralisé.
Le rayonnement est la forme de chaleur jugée la plus confortable. A ce titre, les radiateurs à eau, à inertie, radiants, basse température, planchers chauffants, inserts et poêles seront les plus appropriés.
Différents types d’énergies possibles
La principale différence entre les moyens de chauffage cités au-dessus se situe dans l’énergie utilisée. C’est à vous de choisir celle qui vous convient le mieux, selon vos habitudes et vos opportunités. Nous vous invitons aussi à prendre en compte l’impact environnemental des différentes énergies.
Le bois :
Energie peu chère, le bois bûche peut se trouver gratuitement si vous disposez de nombreux arbres ou à bas prix chez les agriculteurs et les forestiers. Les granulés sont également peu chers car ils proviennent de résidus des scieries, leur pouvoir calorifuge est plus important que celui des bûches. Les systèmes bois nécessitent un espace de stockage conséquent et facilement accessible à la livraison.
Quelques systèmes possibles : Chaudière à granulés ou à bûches, radiateurs ou plancher chauffant avec un système solaire combiné (bois + énergie solaire), insert, poêle à bûches, poêle à granulés, poêle de masse…
Le soleil :
Capter l’énergie du soleil c’est gratuit ! Seule contrainte : il faut pouvoir la stocker. Pour cela, il vous faudra l’équivalent d’un très (très) grand ballon d’eau chaude. Les systèmes solaires sont couplés avec une deuxième source d’énergie (souvent bois, électricité ou gaz) afin de parer aux semaines sans soleil.
Quelques systèmes possibles : radiateurs ou plancher chauffant avec un système solaire combiné (bois, électricité ou gaz + énergie solaire)
La chaleur du sol :
Aussi appelé géothermie, ce système consiste à capter les calories du sol et à les transmettre au système de chauffage de la maison. Différents types de forage existent : verticaux ou horizontaux selon les configurations.
Quelques systèmes possibles : plancher chauffant, radiateurs à eau
Le réseau de chaleur urbain :
Installé par la collectivité, il permet généralement d’alimenter les bâtiments publics, les lotissements ou les immeubles de logements collectifs. Une chaufferie collective ou une sous-station dessert alors les logements. Les réseaux de chauffage urbains peuvent être alimentés par différentes sources, plus ou moins écologiques selon les villes. On trouve notamment : combustion de gaz, fioul, charbon, bois, valorisation de la biomasse, incinération des déchets, coproduit de processus industriels…
Quelques systèmes possibles : plancher chauffant, radiateurs à eau
L’électricité :
« Verte » ou non, cela dépend du fournisseur que vous avez choisi ! L’installation d’un chauffage électrique est facilitée puisqu’elle ne nécessite pas la mise en œuvre de tuyaux d’eau. Les pompes à chaleur (PAC) sont considérées comme une « énergie renouvelable » du fait de leur rendement important, néanmoins elles nécessitent un apport électrique. Les pompes à chaleur air/air permettent d’assurer le chauffage en hiver et la climatisation en été. Elles sont néanmoins peu confortables car elles fonctionnent par soufflage et génèrent donc des courants d’air. Nous vous conseillons donc plutôt les PAC air/eau ou eau/eau en basse température, plus confortables. Elles nécessitent cependant un circuit de radiateurs à eau.
Quelques systèmes possibles : pompe à chaleur, radiateur
Le gaz :
L’envolée des prix ne lui est pas favorable… Néanmoins si vous souhaitez installer un système au gaz nous vous conseillons une chaudière à condensation couplée avec des émetteurs à basse température. Ce système sera plus performant et vos consommations d’énergie plus faibles.
Quelques systèmes possibles : chaudière + plancher chauffant, chaudière + radiateurs à eau
Le fioul, le charbon, le propane :
Globalement nous vous déconseillons ces types d’énergie donc nous n’allons pas nous attarder dessus. La plupart ne peut d’ailleurs plus être installée aujourd’hui (suite à l’évolution de la réglementation).
Où positionner les radiateurs ?
On retrouve souvent les chauffages sous les fenêtres. Dans le bâti ancien, cela permettait d’éviter la sensation de paroi froide à proximité des fenêtres en simple vitrage, tout en présentant l’avantage d’utiliser un espace où l’on ne place généralement pas de meubles.
D’un point de vue strictement thermique, ce positionnement ne présente pas d’intérêt dans une construction neuve ou bien isolée. Au contraire, si le radiateur était positionné le long d’une cloison intérieure (et non pas contre un mur extérieur) il y aurait moins de déperditions. En revanche, cela implique généralement de passer des réseaux (électriques ou plomberie) dans les cloisons et cela peut contraindre l’aménagement intérieur ou limiter l’évolutivité future. Une balance à trouver !
Le point de départ : l’isolation
On ne le dira jamais assez, l’isolation de votre maison doit être votre priorité ! Fidèles au slogan « l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas », nous vous conseillons de commencer par assurer la performance de l’enveloppe. A ce sujet, vous pouvez lire nos articles sur les différents types d’isolants (ici et là) ou bien nous contacter pour être accompagnés dans votre rénovation.
Le choix d’un mode de chauffage performant vient dans un deuxième temps. Bien sûr, vous pouvez aussi faire une rénovation globale et gérer ces deux sujets en parallèle ! C’est d’ailleurs vivement recommandé si vous en avez la possibilité.
Vous souhaitez plus d’informations sur un type de chauffage en particulier ? Demandez-nous en commentaires !
Sources :
- Ademe. Un hiver tout confort. Agence de la Transition écologique, Septembre 2022.
- Ademe. Guide pratique, Se chauffer mieux et moins cher. Agence de la Transition écologique, Juin 2019.
- Ademe. Base carbone ADEME ; étude Quantis/GRDF « Évaluation des impacts GES de l’injection du biométhane dans le réseau de gaz naturel en appliquant une approche d’allocation »
- Carbone4. Chauffage électrique en France : une bonne idée pour le climat ? [en ligne] Juin 2020. < https://www.carbone4.com/publication-chauffage-electrique-climat >