Maison bioclimatique, passive, basse consommation ou encore à énergie positive… il est facile de se perdre dans la jungle des maisons écologiques ! Voici quelques clés pour mieux les comprendre et trouver celle qui vous correspond le mieux.
Maison bioclimatique
Une maison bioclimatique tire le meilleur parti de son environnement. Ce type de maison privilégie les solutions « low-tech » pour atteindre la meilleure performance énergétique possible. L’appellation « maison bioclimatique » est générique, elle ne fixe pas d’objectifs chiffrés en termes de performance énergétique ou de consommation. Elle garantit toutefois une adaptation du bâti au site et une optimisation des apports gratuits.
Son emplacement sur la parcelle est choisi avec soin. L’objectif : capter au maximum le rayonnement solaire et diminuer ainsi les besoins en chauffage en hiver. Des systèmes constructifs sont mis en place : brise-soleil, casquettes et pergolas permettent de diminuer les apports solaires en été. Ils sont de plus en plus souvent pensés pour favoriser également le confort d’été sans recours à la climatisation. L’impact des vents dominants, de la végétation et du bâti environnant est aussi pris en compte. Elle se conçoit toujours en lien avec ses habitants et se conforme à leurs modes de vie. Ainsi, la distribution des pièces est pensée selon les usages et les habitudes des occupants, afin de leur offrir un maximum de confort.
Maison passive
Une maison passive privilégie la réduction des pertes énergétiques. Elle est souvent bioclimatique mais ce n’est pas toujours le cas. Cette maison est très bien isolée, étanche à l’air et dispose de systèmes de chauffage et de ventilation très performants. L’objectif est de capter la chaleur et de la conserver à l’intérieur de l’habitation. Vous ne trouverez ici ni fuites ni courants d’air !
Très « high-tech », les équipements techniques peuvent être coûteux (ventilation par VMC double flux, puits canadien, géothermie, etc.). Ils sont à envisager comme un investissement, rentabilisé à moyen et long terme par des factures d’énergies moins importantes. En effet, un logement passif consomme moins de 15kWh/m² de chauffage par an ! Contre 110 à 250 kWh/m² pour une maison classique, selon son niveau d’isolation. Une conception passive est compatible avec une variété d’architectures, contemporaines ou non, et influence assez peu l’esthétique de la maison.
Maison basse consommation
Les maisons basse consommation (BBC pour Bâtiment Basse Consommation) nécessitent moins d’énergie que la moyenne pour un confort similaire. Elle consomment néanmoins plus d’énergie que les maisons passives ! Pour une maison neuve, la consommation à l’année sera de 50 kWhep/m² maximum. Cette consommation comprend à la fois le chauffage en hiver et le rafraîchissement en été. Pour une rénovation, elle sera de 80 kWhep/m² maximum. Afin d’atteindre cet objectif, la maison est souvent bien isolée, avec un moyen de chauffage performant et une ventilation optimisée. Atteindre un objectif BBC lors d’une rénovation peut vous permettre de bénéficier d’aides pour financer vos travaux !
Maison à énergie positive
Il existe également des maisons « à énergie positive ». Il s’agit souvent de maisons passives, auxquelles on a ajouté un système de production d’énergie : panneaux photovoltaïques ou éolienne. Comme leur nom l’indique, elles produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Il est donc plus simple de créer une maison à énergie positive à partir d’une maison déjà économe en énergie !
Labels
Il existe différents labels qui permettent de certifier qu’une maison atteint bien les objectifs énergétiques fixés. Ils permettent de valoriser votre bien lors d’une revente, ou simplement de vérifier que votre maison atteint les performances souhaitées.
Le label « maison passive » est probablement le plus contraignant. Pour l’obtenir il faut d’abord valider la conception du logement et des consommations projetées. Puis une fois réalisé, on vérifie l’étanchéité à l’air et on assure un suivi des consommations énergétiques.
Le label « BBC Effinergie » permet de certifier que la maison consomme 50% d’énergie en moins qu’une maison classique (au minimum). Son obtention nécessite également plusieurs démarches. Une étude thermique est réalisée lors de la conception. Le dossier est ensuite vérifié par le certificateur qui effectue également une visite de chantier. Enfin, un test d’étanchéité à l’air est réalisé afin de valider la conformité.
Concernant les maisons bioclimatiques, aucun label n’existe à ce jour. Ceci est cohérent puisqu’il s’agit d’une démarche de conception et non d’objectifs chiffrés en termes de performance énergétique.
Quel objectif pour vous ?
| Bioclimatique | Passif | Basse consommation | Energie Positive | |
|---|---|---|---|---|
| Besoin de chauffage | – Optimisation des apports naturels | 15 kWh/m²/an 25 kWh/m²/an en rénovation | – | 40 kWh/m²/an |
| Consommation d’énergie totale* | – Optimisation des apports solaires | 120 kWh/m²/an Idem en rénovation | 50 kWh/m²/an (hors multimédia et électroménager) 80 kWh/m²/an en rénovation | 0 kWh/m²/an Production d’énergie supérieure ou égale à la consommation |
| Etanchéité à l’air | – | 0.16 m3/h.m² 1 m3/h.m² en rénovation | 0.6 m3/h.m² | 0.4 m3/h.m² |
| Fréquence des surchauffes intérieures | – Rafraîchissement naturel, ombrage | <10% de l’année | – | – Similaire au passif |
* Ces chiffres sont un maximum autorisé mais ne sont pas comparables directement. En passif, les 120 kWh/m².an comprennent tous les usages d’énergie. En BBC, les 50 kWh/m².an ne comprennent que les 5 usages règlementaires : chauffage, ECS, rafraichissement, éclairage, auxiliaires. Les consommations multimédia et d’électroménager ne sont pas prises en compte (elles peuvent représenter 30% à 60% de la consommation). Enfin, la température de confort est établie à 19°C pour les calculs BBC, contre 20°C pour les calculs passifs (ce qui est plus défavorable, ~7% de chauffage en plus pour 1°C supplémentaire).
Si vous avez un projet de rénovation d’un bâtiment ancien, l’objectif « maison passive rénovation » sera différent de l’objectif fixé pour un projet neuf. En effet, le label Bâtiment Passif dispose d’une déclinaison rénovation « EnerPHit » pour laquelle les performances exigées sont un peu moins ambitieuses. Les objectifs fixés conviennent ainsi mieux à la réalité de la rénovation. En ce qui concerne l’étanchéité à l’air qui est plus complexe à réaliser sur un bâtiment existant.
Vous pouvez aussi envisager une rénovation bioclimatique ou basse consommation. Elles permettront elles aussi de réaliser des économies d’énergie par rapport à une maison traditionnelle. Elles représentent par ailleurs un objectif plus facile à atteindre dans le bâti ancien !
A vous de jouer !
Vous l’aurez compris, ces maisons sont toutes plus écologiques que la moyenne. Elles se focalisent chacune sur des aspects précis : optimiser les apports naturels, privilégier les économies d’énergie, favoriser la production d’énergie renouvelable… Les niveaux de performances atteints diffèrent, de même que la méthode employée : plutôt low-tech ou plutôt high-tech. A vous maintenant de définir votre objectif et de choisir la maison qui vous convient le mieux !
Vous souhaitez approfondir le sujet et vous penchez sur la notion de confort d’été ? Lisez notre article sur ce sujet !
Sources :
- Marabout. Construire sa maison écologique zéro énergie de A à Z. Editions ADS, 2010.
- Jean Pierre Olivia, Samuel Courgey. La Conception bioclimatique des maisons confortables et économes. Editions Terre Vivante, 2006.
- Association La Maison Passive France. « La construction passive » [en ligne] < https://www.lamaisonpassive.fr/la-construction-passive/quest-ce-que-la-construction-passive/ >
- Norme BBC. La référence sur les économies d’énergie [en ligne] < http://www.norme-bbc.fr/>
- Effinergie. Comment obtenir le label BBC Effinergie ? [en ligne] < https://www.effinergie.org/web/les-labels-effinergie/comment-obtenir-le-label-bbc-effinergie>