Face à la hausse des prix de la construction, vous êtes nombreux à envisager l’auto-construction et l’auto-rénovation. Tout faire soi-même ou se faire accompagner ponctuellement par un professionnel, tout est possible ! Nous vous proposons quelques conseils pour mener à bien votre projet et vous poser les bonnes questions !
L’auto-construction
Qu’est-ce-que c’est ?
L’auto-construction c’est construire soi-même, pour soi-même. Dans le jargon on dirait « être à la fois Maître d’ouvrage, Maître d’œuvre et artisan ». Attention, cela ne veut pas dire que vous être toujours seul sur le chantier ! Il est tout à fait possible d’avoir recours à des professionnels ponctuellement, c’est même plutôt recommandé.
L’auto-construction demande un grand investissement personnel dans le projet. Au préalable, il faut vous assurer d’avoir la capacité de réaliser son projet vous-même : compétences techniques, temps suffisant (à ne pas sous-estimer), budget approprié (à ne pas sous-estimer lui non plus !), réseau et soutiens.
L’auto-production est souvent considérée comme moins chère, c’est d’ailleurs une des motivations principales à se lancer dans cette aventure. C’est généralement le cas mais l’écart de prix n’est pas si grand qu’on le pense par rapport à un chantier réalisé par des professionnels. L’intérêt financier dépend grandement des compétences préalables de l’auto-constructeur. En effet, les erreurs coûtent cher sur un chantier ! Par ailleurs, les projets auto-construits s’étalent souvent plus dans le temps, ce qui peut également représenter un coût non négligeable (si loyer + remboursement prêt pendant la durée du chantier).
Les démarches liées au projet
Les étapes et les obligations administratives sont les mêmes que lorsqu’on fait appel à un professionnel : étude thermique, étude de sol, demande de permis de construire, obtention du consuel (électricité)…
En revanche, peu d’assurances existent pour l’auto-production : pas de dommage ouvrage ni de garantie décennale notamment. Cette absence de garanties doit être mentionnée en cas de revente dans les 10 ans de la fin du chantier. Il peut en outre être judicieux de vérifier que la RC couvre bien les dommages causés à un tiers, et également de se renseigner sur la souscription d’une assurance tous risques chantier.
L’auto-rénovation
Les subtilités de la rénovation
Comme mentionné au-dessus, la différence de prix entre un projet clé-en-main et un projet auto-produit est à relativiser. C’est encore plus vrai dans le cas d’une rénovation. En effet, le particulier ne bénéficie pas de TVA réduite : 20% sur tout ! Contrairement aux artisans qui bénéficient d’une TVA réduite à 5,5% ou 10.
Dans un projet de rénovation, les compétences techniques sont tout aussi importantes que pour la construction neuve. Et peut-être même davantage car il faut « faire avec » l’existant et poser le bon diagnostic ! Ce type de projet demande de la flexibilité et de bonnes capacités d’adaptation. Il est d’autant plus important de prévoir une marge financière car les découvertes en cours de chantier peuvent générer des surcoûts ou obliger à adapter le projet.
Se faire accompagner
Comme pour la construction neuve, la rénovation peut être accompagnée par un professionnel. Plusieurs modes sont possibles : présence ponctuelle pour une tâche précise, présence continue (« faire avec un pro »), formation sur quelques jours puis chantier en autonomie sans le professionnel. La présence ponctuelle d’un professionnel vous permet d’acquérir rapidement les bons gestes et d’avancer ensuite plus sereinement sur votre chantier. Vous gagnez en autonomie et vous réalisez un travail de qualité ! Ses conseils peuvent également vous faire gagner un temps précieux et vous éviter des erreurs chronophages.
Le cas particulier de l’auto-réhabilitation accompagnée (ARA)
Vous avez peut-être déjà entendu parler de l’auto-réhabilitation accompagnée ou ARA ? Il s’agit d’un dispositif expérimenté par l’Anah depuis 2015. L’objectif : permettre aux ménages modestes de rénover leur logement eux-mêmes, accompagnés par un professionnel, et de bénéficier d’aides financières. Souvent menée avec les Compagnons bâtisseurs, cette expérimentation a cependant une envergure assez limitée (une centaine de projets par an).
Et les chantiers participatifs ?
Partager une expérience
La participation d’amis, de famille ou de volontaires sur les chantiers d’auto-construction est fréquente. Au-delà de l’apport de main d’œuvre, cette présence amène une dimension d’entraide, de convivialité et d’échanges. Les motivations peuvent être diverses : échanger des savoirs, apprendre une technique particulière, soutenir un projet novateur ou simplement donner un coup de main et se sentir utile !
Le chantier participatif fonctionne grâce à la présence de bénévoles, mais attention, ils ne sont pas des travailleurs ! Il est important de noter la définition du « bénévole » pour éviter toute ambiguïté : « celui qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps de travail ». Cette définition exclue donc tout lien hiérarchique, de subordination, et tout objectif lucratif. Rien ne vous empêche cependant d’offrir le couvert afin que le chantier reste un espace convivial ! 😉
S’entourer et rejoindre un réseau
Au-delà de l’accueil de bénévoles sur votre chantier, vous pouvez également participer vous-mêmes à des chantiers participatifs. C’est même plutôt conseillé avant de vous lancer dans l’aventure en tant qu’organisateur ! Cela vous permettra de préciser votre projet, de découvrir de nouvelles techniques et d’expérimenter différentes organisations. Plusieurs organismes peuvent vous accompagner dans cette démarche, c’est notamment le cas de Twiza. Ce réseau propose une plateforme de mise en relation organisateur/bénévole. Twiza peut aussi vous accompagner dans l’organisation de votre chantier écologique, seul, accompagné par un pro ou participatif. Ce réseau propose également de nombreux conseils, guides et même un groupement d’achat pour réaliser de belles économies !
En bref, l’auto-construction ou l’auto-rénovation sont des processus longs. L’expérience accumulée et le chemin parcouru sont tout aussi importants que le résultat final. Pour prendre plaisir tout au long de votre chantier, il est judicieux de vous faire accompagner dans les moments-clés. La réussite du projet passe par une bonne préparation en amont et une mobilisation forte de votre réseau. Enfin, ne sous-estimez pas l’investissement nécessaire à votre projet, qu’il soit financier, humain ou en temps passé. Et maintenant : à vous de jouer !
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Sources :
- Twiza. Se préparer avant de se lancer ! [en ligne]. Disponible sur < https://fr.twiza.org/se-preparer-avant-de-se-lancer-,pa70.html >
- Le Plan immobilier. L’autoconstruction en France : comment ça se passe ? [en ligne]. Disponible sur < https://www.plan-immobilier.fr/guide-immobilier/construire/reglementation/autoconstruction >
- Twiza. Faire faire par un professionnel ou faire soi-même en autoconstruction ? [en ligne]. Disponible sur < https://fr.twiza.org/faire-faire-par-un-professionnel-ou-faire-soi-meme-en-autoconstruction-,pa82.html >
- Fedac. L’auto-réhabilitation accompagnée, comment ça marche ? [en ligne]. Disponible sur < http://www.fedac.fr/app/uploads/2017/12/Lauto-re%CC%81habilitation-accompagne%CC%81e-Comment-c%CC%A7a-marche-.pdf >
- Anah. L’auto-réhabilitation accompagnée : un dispositif en marche [en ligne]. Disponible sur < https://www.anah.fr/actualites/detail/actualite/lauto-rehabilitation-accompagnee-un-dispositif-en-marche/ >
- Twiza. Comprendre le chantier participatif [en ligne]. Disponible sur < https://fr.twiza.org/comprendre-le-chantier-participatif,pa114.html >